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Shingles and Sciatica/ Zona et Sciatique- A personal ballad

 

 



A ballad to my tingling shingles

At a time when I had pain down my back,
and itchy spots came on my leg,
which hassled me down the seams of my jeans.
Revelation! It was shingles.

Toes close together, with no will to move,
and my leg dragged heavy as lead,
in the middle of the night in a bath,
I’d hum tunes to my poor sore toes.

Shuffling and limping was the only way
I could achieve going places.
Ensconced in thick socks, my toes stayed stone cold,
My world was quite amiss.

Mixed with sciatica, shingles’ trouble.
Two of my toes are lifeless now.
One year gone by, and I'm not antivax,
a jab to save my other toes.


Une ballade sur mon zona irritant

Un jour ayant des douleurs dans le dos
des boutons me piquèrent la jambe
tout le long de la couture de mes jeans.
Révélation, c’était l’ zona !

Mes orteils sans volonté, compressés,
et la jambe trainant comme du plomb,
la nuit, les doigts d’pied plongés dans le bain
je leur chantonnai des comptines.

Tout en boîtant et en trainant les pieds
j’arrivai à me déplacer.
Mes orteils enfoncés dans d’énormes chaussettes
restèrent froides. Et ma vie clochait.

Sciatique liée au zona m’accablèrent,
Deux de mes orteils ont péri.
Et cette année, n’étant pas antivax,
piqûre! Pour qu’il m’reste d’autres orteils !


 

How I wish I still lived on the edge

 


How I wish I still lived on the edge


As soon as I left home, I grasped a life of change
riding a motorbike and smoking cigarettes
to counter my parents’ humdrum daily lifestyle.

A milestone came for me the year of moon landing,
I took one giant step, went to Mwinilunga.
In North Western Zambia, at the Zambezi source,
new folk shared food with me.

No electricity. We burnt wood in the stove,
kerosene in the lamps and had a few candles
Often left stains of wax on students’ homework books.

At open air concerts, villagers came to sing,
to booming drums we danced the Congolese Rumba.
I even joined when eight months’ pregnant.

No newspapers in town. A radio and batteries.
The sun shone over us its healthy radiant heat.
At night, the stars sparkled.

Traces of defiance and of independence
are still burning in me.
I’ve danced myself away at cultural events,
backed First Nations’ requests that their voices be heard.

Yet I’m still waiting to see sparkling stars
enlighten the modern world I live in.
Suburbia be damned!



Comme je voudrais encore vivre en marge de ce monde

Quand j’ai quitté mes parents j’ai vécu une vie différente
Circulant en moto et fumant des cigarettes.
Pour contre-carrer leur train-train habituel .

Une étape importante est arrivée pour moi
l'année de l'alunissage, j'ai fait un pas géant,
Partie pour la Zambie dans le Nord-Ouest
Là, à Mwinilunga, à la source du Zambèze,
de nouveaux amis partageaient leur nourriture avec moi.

Pas d’électricité. Chez nous, un four à bois,
une lampe au kérosène, quelques bougies.
Souvent on laissait des tâches de cire
en corrigeant les cahiers des élèves.

Les concerts étaient en plein-air.
les habitants venaient chanter,
Nous dansions, au bruit de tambours sonores,
la Rumba Congolaise à laquelle j’ai osé
me joindre, bien qu’enceinte de huit mois.

Pas de journaux en ville. Une radio et des piles.
Le soleil chaleureux chauffait avec radiance.
La nuit, toutes les étoiles étincelaient.

Des traces d’indépendance et de défi
brûlent encore en moi.
J’ai dansé comme une folle
Du temps de réunions interculturelles.
J’ai soutenu les requêtes des Premières Nations
qui voulaient qu’on écoute leurs voix et leurs paroles.

Mais j’attends encore voir un scintillement d’ étoiles
éclairer le monde moderne que j’habite.
Maudite soit la vie en banlieue !

 

My dreamhouse, the experience of a somnambulist

Sleepwalking

I have an imaginary house in my dreams. It is a pleasant house
with many rooms. It is in a city where I once lived but not
in the same street. There I speak to all the neighbours
who seem to know my family well. This morning
when I woke up in that house I wanted to go to
the bathroom. I was surprised to find the
door opened. I also could smell coffee.
As I opened my eyes I was in my
present day real lounge. I saw
my husband and said ‘ I was
looking for the bathroom.’
As I turned around to go
to my real bathroom
I heard him say
‘Sleepwalked
again?’

Somnambule

J'ai une maison imaginaire dans mes rêves. C'est une maison
agréable avec de nombreuses pièces. Elle est dans une ville
où j'ai vécu, mais pas dans la même rue. Je parle à tous
les voisins qui semblent bien connaître ma famille.
Ce matin quand je me suis réveillée dans cette
maison-là, je voulais aller à la salle de bains.
J’ai été surprise de trouver la porte ouverte.
J’ai aussi senti l' odeur du café. Ouvrant
les yeux j’ai découvert que j'étais dans
le salon de ma vraie maison. Voyant
mon mari je lui dis ‘Je cherchais
la salle de bains.’ Je faisais
demi-tour sur ma vraie
salle de bains quand
il a dit 'Encore
somnambule ?’

 

French Chansons / On Chante

Jacques Brel: Quand on n’a que l’amour.
Leo Ferre: Paris Canaille
Georges Brassens: L’ Auvergnat. Elle est a toi cette chanson
 

 

French Chansons / On Chante 

I was supposed to read a book,
Yet couldn’t even read the news
I was better, but still quite weak.
After covid, the damned shingles.

Eyes closed, I played the olden tunes
of my adolescence in France
Some said it must be nostalgia,
I called it French songs on my phone.

Ils chantent eux, moi je fredonne,
et je murmure une mélodie
émettant l’écho du terroir,
qui me parle d’un lointain chez moi.

Piaf et sa Môme lance les chanteurs
dont les paroles, plus que les airs,
sont restées, ancrées dans ma peau.

Aznavour s’y Voyait Déjà,
Mais Jacques Brel n’avait Que l’Amour,
Brassens nous donna Cette Chanson
Jean Ferrat chanta sa Montagne,
Leo Ferré Paris Canaille.

Et moi j’entonne Le Se Canto,
l’hymne occitan de mon pays
Qui est le mien. Well, used to be.



 
Quand on n’a que l’amour

À s’offrir en partage
Au jour du grand voyage
Qu’est notre grand amour
Quand on n’a que l’amour
Mon amour, toi et moi
Pour qu’éclatent de joie
Chaque heure et chaque jour
 …
Quand on n’a que l’amour
Pour parler aux canons
Et rien qu’une chanson
Pour convaincre un tambour
Alors sans avoir rien
Que la force d’aimer
Nous aurons dans nos mains
Amis le monde entier

Chanson pour l’Auvergnat
 
Elle est à toi cette chanson
Toi l’Auvergnat qui, sans façon
M’as donné quatre bouts de bois
Quand dans ma vie il faisait froid
Toi qui m’as donné du feu quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
M’avaient fermé la porte au nez
Ce n’était rien qu’un feu de bois
Mais il m’avait chauffé le corps
Et dans mon âme, il brûle encore
À la manière d’un feu de joie
Toi, l’Auvergnat quand tu mourras
Quand le croque-mort t’emportera
Qu’il te conduise à travers ciel
Au père éternel


Elle est à toi cette chanson
Toi l’étranger qui, sans façon
D’un air malheureux m’as souri
Lorsque les gendarmes m’ont pris
Toi qui n’as pas applaudi quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
Riaient de me voir emmené
Ce n’était rien qu’un peu de miel
Mais il m’avait chauffé le corps
Et dans mon âme, il brûle encore
À la manière d’un grand soleil
Toi, l’Étranger quand tu mourras
Quand le croque-mort t’emportera
Qu’il te conduise à travers ciel
Au père éternel

Navigating paths in town on a rainy day

Mindful navigation  in town on a rainy day

I try not to walk on the crack but there are other lines I care not to cross.
Yesterday, it was raining and I was making my way from one side
of the street to a group of shops without crossing anyone’s path.
I also ignored the shine, the sounds and the glistening
that are only there as a magnet.

One glance at people around me and I try and guess some of their
intents. I first walked alongside a mother and her son, who seemed
happy, chatting on their way to the ‘Raisin’ [Ray’s in] café that
people go to because they like its name. Next a woman
in a well-oiled wheelchair smiled at me.
We shared a peaceful look.

I slipped behind her at the time when a youth, in a casual
T-shirt, who appeared in a great rush, disappeared
in the entrance of the store I had targeted.

One extra step took me into its doorway
where a man, with a cap on, stared
at his mobile allowing me time
to close my umbrella.

This pleased me because I had achieved
to reach my favourite store without
disturbing any one’s space.


Navigation consciente, un jour de pluie, en ville

Je tente de ne pas empiéter le chemin des personnes autour de moi.
Hier il pleuvait. J’ai traversé la rue pour aller vers un groupe
de magasins sans croiser personne et en ignorant
le magnétisme des décors étincelants
et des sons bruyants.

D’un coup d’œil sur les gens autour de moi j’essaie de deviner
un peu leurs intentions. J'ai d'abord marché aux côtés
d'une mère et de son fils, qui semblaient heureux
et parlaient d’aller ‘Aux Deux Nids’ [Oh, De-nis]
où les gens viennent prendre un café parce
qu’ils aiment ce nom. Puis une femme
dans un fauteuil roulant bien huilé,
m’a souri et elle a échangé avec
moi un regard serein.

Je me suis glissée derrière elle au moment où un jeune homme
en T-shirt décontracté, qui semblait très pressé, a disparu
dans l'embrasure du magasin vers lequel je me dirigeais.

Un pas de plus m'a conduit à son entrée où un homme
à casquette regardait son portable. Ceci me donna
le temps de fermer mon parapluie.

Quel plaisir pour moi d’avoir réussi
à atteindre mon magasin préféré
sans avoir usurpé l’espace
d’aucun autour de moi.

     

Spiral, spirit and serenity

Spiral, spirit and serenity

Opening the window, I saw a garden reminding me of labyrinths
its paths drawn towards the interior. Little by little, my eyes
followed the universal curves of nature, and the spiralling
diminished. These meanderings had the effect of me
becoming lighter and I floated past the window.
At the centre of this virtual flight, I saw
what seemed like a sunflower. I took
a photo this exotic garden laying
there in the heart of France.
What an amazing vision
in Chartres! Falling
to my bed, I fell
into a peaceful
serene sleep.


Spirale et esprit de sérénité

En ouvrant ma fenêtre je vis un jardin qui me rappelait un labyrinthe
dont les pistes partaient sur l’intérieur. Petit à petit, mes yeux qui
suivaient ces courbes universelles de la nature virent la spirale
s’atténuer. Tous ces colimaçons eurent l’effet de me rendre
plus légère en me faisant flotter du haut de ma fenêtre.
Au bout de ce vol virtuel je fis face à une fleur
qui ressemblait a un tournesol. Quelle vue
inouïe de ma chambre à Chartres! Je
pris une photo du jardin exotique
situé en plein cœur de France.
Je me retournai vers le lit
et la je fus prise d’un
sommeil pacifique.

‘Tien te dret’ (Occitan )

[‘Tien te dret’ in Occitan; photo by M-J. Damy]

Meditation

Is doing nothing better than mindfully focusing on one thing only? 
But how do you ever find the elusive quality of nothingness ? 
Silence doesn’t suffice because millions of thoughts 
pile up on one another. Taking regular breaths 
requires you  to move  and direct them 
in and then out with deliberate action
Closing one’s eyes is simple but this
brings memories to front of mind. 
Following musical rhythms 
makes you stir. So this is 
my answer: to achieve 
nothing I’ll simply
spell out the word 
N O T H I N G
or the word 
R I E N. 

Est-il plus facile de ne faire rien sans ne penser consciencieusement
qu’à une seule chose ?  Mais comment trouver la qualité élusive 
d’arriver à ne rien faire ? Le silence ne suffit pas car il apporte 
des millions d’idées qui se superposent les unes aux autres. 
Si vous respirez de façon régulière vous devez diriger 
votre souffle à monter et à descendre, donc c’est 
un geste délibéré. Fermer les yeux est simple, 
mais cela  apporte des souvenirs à l'esprit. 
Suivre des rythmes musicaux vous force 
à vous remuer. Donc ma réponse, pour  
en venir à Rien, c’est simplement 
d’épeler le mot R I E N, ou 
le mot N O T H I N G.  

The Volunteer/ La Bénévole

Hi Martin. I’m Annie, social worker to-be. After last week’s request 
for a visit, I have come in to see if I can read to you, watch
films with you, or if you want, practise skills like paper
quilling, model building or animal tracking. This list
gives you the selection of topics and a choice of
our volunteers from the community centre.
You do not have to agree. You make
the decision, select the activity,
the time and you tell me,
It is totally your call:
Yes, No or Maybe.
Roland: I say yes.
How about
dancing a
Tango
now?
Bonjour Martin.  Moi
je suis Annie et je suis
une aide-assistante sociale.
La semaine dernière j’ai offert
de venir vous voir pour expliquer
ce que fait notre groupe. Je demande
si je pourrais lire avec vous, ou regarder
des films ensemble, si vous voulez apprendre
à faire des objets en papier, à construire des modèles
ou à suivre les traces d’animaux. Voici une liste de sujets
à sélectionner ainsi que celle des bénévoles de notre centre
urbain. Vous n’êtes pas obligé d’accepter, c’est vous qui prenez
la décision. A vous de choisir l’activité et l’horaire, dites-le-moi
et vous aurez le dernier mot, absolument. Oui, Non, ou Peut-être.
Roland : Je vous dis oui. J’aimerais danser un Tango tout de suite.

 The first time I leave home (Trilingual)

The first time I leave home
The year is 1955. My mother gives me a black and white suitcase
and gives me bread and salami for the trip. I'm taking the train
to England. It passes through Paris to Le Havre. I put the salami
in my suitcase because I'm not hungry. With my friends and a
teacher we are going to Bristol by night ferry. In Southampton,
we take a dusty old train to Bristol station. I spend a month with
a nice family. But in the evening I feel homesick when I open
my suitcase which smells of salami.

La première fois que je quitte la maison
Nous sommes en 1955. Ma mère m'offre une valise noire et
blanche et me donne du pain et du saucisson pour le voyage.
Je prends le train pour l’Angleterre. Il va au Havre par Paris.
Je range le saucisson dans ma valise car je n’ai pas faim. Avec
mes amies et une professeur nous allons à Bristol par ferry de
nuit. A Southampton, nous prenons un vieux train poussiéreux
pour nous rendre en gare de Bristol. Je passe un mois avec une
famille sympathique. Mais le soir j’ai le mal du pays en ouvrant
ma valise qui sent au saucisson.

La primera vez que salgo de casa
Es el año 1955. Mi madre me regala una maleta blanca y negra
y me da pan y salchichas para el viaje. Voy a tomar el tren
a Inglaterra. Pasa por París y Le Havre. Guardo la salchicha
en mi maleta porque no tengo hambre. Con mis amigos
y una profesora vamos a Bristol en ferry nocturno. En
Southampton, tomamos un viejo tren polvoriento hasta
la estación de Bristol. Paso un mes con una familia agradable.
Pero por la noche siento nostalgia cuando abro mi maleta
que huele a salchicha.